Andrew à cœur ouvert

L’auteur-compositeur-interprète irlandais Andrew Hozier-Byrne, dit Hozier, tient une place particulière dans mon cœur. La platitude de cette première phrase n’a d’égale que mon incapacité à verbaliser l’admiration que j’ai pour cet artiste humble et authentique. Celui qui n’en espérait pas tant au moment où sa musique a été diffusée au grand public a rapidement gagné le cœur de millions d’auditeurs. Les deux ans de parenthèse créatrice qui ont suivi sa première tournée mondiale en 2015-2016 n’ont pas empêché son retour triomphal à la scène, avec un EP en septembre 2018 et un nouvel album en mars 2019. Je faisais partie des personnes impatientes d’être à nouveau enchantées par son écriture riche et poétique et par ses mélodies empreintes de nostalgie.

Hozier a distillé son génie clair-obscur à travers les quatorze titres qui composent l’album intitulé Wasteland, Baby!, quatorze pépites que je ne me lasse pas de savourer. On y retrouve son engagement sans concession et son habileté unique à dépeindre les vicissitudes de la condition humaine, avec une juste dose de métaphores brillantes, de références légendaires et d’ironie subtile. La composition musicale, avec ses harmonies vocales et ses rythmes complexes, donne à certains morceaux des allures d’hymnes vibrants. Les pièces plus intimes, puisant leur lancinante beauté dans le folk et le blues, ne sont pas moins puissantes. Tout ce qu’il y a de plus simple et de plus imparfait en chaque être humain ainsi que tous les états d’âmes, tristesses abyssales ou éphémères épiphanies, sont sublimés par sa voix et sa musique. Accroché au fil ténu de l’espérance, Hozier révèle ici les trésors qui émergent du chaos de l’existence, au-delà du fatalisme ambiant qui conditionne nos pensées.

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