Il y a quelques temps, poussée par la nécessité d’une remise en question, j’ai fait la rétrospective de mon parcours atypique. Alors que j’étais convaincue que je n’y verrais qu’une mosaïque d’expériences disparates, j’ai constaté la place majeure et constante qu’occupait ma passion pour les arts. Tout a commencé avec mon premier amour : la danse. Celle-ci est venue habiter chaque cellule de mon corps, brisant peu à peu le corset de ma timidité et ouvrant une brèche providentielle dans l’espace et dans le temps. À travers elle, j’ai fait la découverte de la musique et de la scène, ce lieu magique où se déploie le spectacle vivant. Plus tard, j’ai aussi vécu la joie méditative de la contemplation dans les musées, puis la solennité des lieux patrimoniaux, où les siècles murmurent au creux de la pierre. Au contact des arts, j’ai toujours eu le sentiment d’être chez moi, même dans l’errance, et d’avoir l’immense privilège d’explorer l’un des aspects les plus fascinants de l’humanité. Ainsi, tout au long de mon existence s’est bel et bien dressé un phare. Mais il m’aura fallu des années avant d’oser en gravir les marches pour en devenir la gardienne, avant d’ouvrir les yeux sur cette évidence : J’ai depuis toujours pour l’expérience artistique les yeux de Chimène, et l’envie de la partager. C’est ainsi qu’est né cet espace, où je souhaite non seulement communiquer cette passion mais aussi rendre hommage aux artistes et à leur manière unique d’offrir, de cœur à cœur, un or immatériel.